Cimetière de Ouessant, France, 2005, Cire sur bois, 135 x 205 cm
D’aussi loin que je me souvienne, ma première fascination pour la peinture à la cire remonte à la contemplation d’un centimètre carré d’une toile de François Rouan.
La technique antique de la peinture à l’encaustique ne m’était pas totalement inconnue, Jaspers Johns, les portraits du Fayoum…
Ma méconnaissance des ingrédients utilisés se dissipera plus tard : un tiers de gomme Dammar, un tiers de cire d’abeille et un dernier tiers de térébenthine rectifiée, me dira Monsieur Senellier en personne.
Mais à l’époque, j’étais à mille lieues de cette recette, et internet n’existait pas ! Je fis donc l’acquisition de cire synthétique que je teintais dans la masse avec des pigments.
Cimetière de Médréac, France, 2005, Cire sur bois, Collection Privée, 110 x 204 cm
Et puis, un jour, j’entamai un grand panoramique du cimetière de Médréac, petit village de Bretagne où j’avais passé des vacances. Ces cimetières ordinaires que l’on longe sans plus les remarquer.
Une planche épaisse de contreplaqué enduite de gesso fut le théâtre de ces premiers essais.
La cire ductile à l’infini…
J’observais les qualités de masse de cette cire collée à chaud sur le bois avec des instruments de métal, je pouvais retravailler les dépôts de cire figée. Je pouvais également brouiller les couleurs avec de l’essence enflammée pour flouter et créer la profondeur de champ.
Bref, de la peinture. J’en vins au très bas relief, sculptant ici et là des masses de fleurs, une vasque posée sur l’aplat de cire figurant la plaque de marbre d’une tombe, une croix ou encore la photographie du disparu dans un médaillon de faïence… Sculpture infra-mince en lieu et place de l’art de peindre.
Vint un deuxième panoramique, cette fois-ci du cimetière d’Ouessant.
Aux croix uniformes comme aux stèles laissées vierges des agnostiques, j’ajoutai d’autres symboles monothéistes.
Ainsi proliféraient étoiles de David et croissants. Cimetières œcuméniques, utopiques.